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lundi 8 octobre 2018

Pourquoi encourager les femmes à l'auto-palpation

En attendant qu'un jour, on puisse guérir du cancer du sein comme d'une grippe, voilà pourquoi j'encourage les femmes à l'auto-palpation
Je témoigne pour inciter à une prévention accrue auprès des femmes de moins de 50 ans et à l'apprentissage de l'auto-palpation aux plus jeunes.
C'est le début de l'automne. Les premiers jours d'octobre. L'été s'essouffle. L'été s'éclipse. Les feuilles jaunissent. Les feuilles rougissent. Bientôt nos chaussures fouleront les tapis de feuilles mortes. Il y a des bruits qui sont propres aux saisons. Avant le silence de l'hiver.
Il y a beaucoup de couleurs pendant ce mois. Il y a aussi du rose. Un rose qui s'associe au cancer du sein. Un rose pour sensibiliser sur la prévention. Comme si c'était une fatalité pour la femme d'avoir dans les années à venir un cancer du sein. Pourtant, ce n'est pas rose. Ce n'est pas girly. C'est une épreuve. Une douleur.
C'est une épreuve du corps dans laquelle on découvre sa plus stricte nudité. C'est une épreuve incertaine. Impensable. C'est un choc. Ce n'est pas la rencontre la plus joyeuse mais c'est la vérité de notre humanité à la fois cruelle et riche. Celle qu'on a tendance à oublier. Et pourtant, elle nous ramène à une chose essentielle et simple: vivre. Au sens noble du terme.
Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffingtonpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés.
J'écris ces mots volontairement parce qu'on minimise à tort le cancer du sein. On l'assimile à une grippe.
Ceux qui disent ceci n'ont pas connu la maladie, ni les traitements lourds qui en découlent.
Peut être qu'un jour il suffira juste d'un vaccin pour guérir et enfin, on pourra dire cela. Aujourd'hui, non. C'est indécent pour ceux qui sont en traitement. Ceux qui rechutent. Ceux qui sont dans l'attente de résultats. La maladie, c'est un tatouage qui s'inscrit dans la tête, sur le corps. On ne peut pas l'oublier. Il y en a qui ne le comprenne pas. Qui ne comprendront jamais.
Il y en a qui diront à la lecture de ce post: "Et voilà qu'elle remet le couvert! Nous, on ne veut pas lire. On ne veut pas savoir." Soit. Mais ...
J'insiste sur le sujet parce que la maladie, ce n'est pas qu'une histoire de loterie, de stress ou la faute à pas de chance.
Le cancer du sein touche 1 femme sur 7. Il y a 5 ans c'était une femme sur 10. Les femmes sont de plus en plus jeunes. 1 femme sur 7 c'est beaucoup. C'est trop.
Nous sommes la génération sacrifiée de l'ère industrialisée. La génération qui a tout consommé sans s'inquiéter des conséquences. Nous avons vécu en toute insouciance alors que nous étions exposés aux pesticides, aux nanoparticules, aux perturbateurs endocriniens. Et nous le sommes encore.
Nos politiciens, malgré les alertes, restent sourds et aveugles.
Le glyphosate et d'autres coulent des jours heureux.
Et nos enfants s'empoisonnent.
Dans un avenir lointain, mon vœu le plus cher est qu'octobre Rose disparaisse. Ça voudra dire qu'il y aura eu une prise de conscience collective avec des actions fortes menées par nos pouvoirs publics. Ça voudra dire aussi que les femmes seront de moins en moins touchées. Et que nous retrouverons enfin la confiance de ce que nous respirons et nous consommons.
En attendant, apprenons à nos filles l'auto-palpation. Car ce geste peut sauver. Plus le cancer se détecte tôt, mieux il se soigne.
Le 12 décembre 2016, alors âgé de 43 ans, on m'a diagnostiqué un cancer du sein agressif de grade 3 non hormono-dépendant appelé triple négatif. Invisible à la mammographie, il a été détecté pendant un examen de contrôle à l'échographie et confirmé à la biopsie 15 jours après. Opération, chimio et rayons se sont enchaînés pendant 9 mois jusqu'à la mi septembre 2017. En rémission depuis un an, je suis suivie actuellement tous les six mois à l'institut Curie et considérée comme une femme à risque. Aujourd'hui, je témoigne pour inciter à une prévention accrue auprès des femmes de moins de 50 ans, à l'apprentissage de l'auto-palpation aux plus jeunes et pour que nos pouvoirs publics prennent enfin conscience des effets nocifs des perturbateurs endocriniens, pesticides et autres nano particules.