Certains médicaments pour enfants sont inutiles voire dangereux
Le magazine de l'association UFC Que Choisir vient de publier une enquête sur les médicaments pour enfants. Le mensuel incite les parents à limiter le plus possible l'emploi de certains traitements qui figurent dans sa liste noire.
Que ce soit pour un rhume, une gastro ou des reflux gastriques, les parents sont bien souvent tentés de donner des médicaments à bébé pour soulager ses douleurs. Et pour cause : de nombreux traitements spécialement conçus pour la morphologie des nourrissons et des enfants sont disponibles sur le marché pharmaceutique. Et même si les médecins ont revu leurs prescriptions à la baisse ces dernières années, allant même jusqu'à supprimer certains médicaments jugés dangereux, certains d'entre eux sont encore prescrits sans ordonnance. Or, d'après le magazine mensuel de l'association UFC Que Choisir, plusieurs de ces médicaments seraient non seulement inutiles, mais potentiellement nocifs pour vos bambins.
L'association rappelle également que la médication au quotidien chez l'enfant, ainsi que l'usage de médicaments non adaptés à son âge, peuvent entraîner de graves effets indésirables. "Administrer un médicament à un enfant n'est pas un geste anodin. Or ces dernières années, plusieurs études ont mis en lumière un recours excessif aux traitements médicamenteux chez les plus jeunes."
Imodium, Ibuprofène, Pernazène...
Dans la liste noire de l'UFC Que Choisir, les sprays décongestionnants (Pernazène, Rhinofluimucil), ainsi que les sirops ou les suppositoires destinés à soigner un rhume. "Ces médicaments sont tous contre-indiqués chez les moins de 2 ans. Mais comme ils sont en vente libre soyez vigilants !", prévient le mensuel. Les auteurs de l'enquête déconseillent par ailleurs aux parents de recourir à l'Ibuprofène pour soulager la fièvre sans avis médical au préalable, et placent le Panfurex et l'Imodium (traitements pour lutter contre les diarrhées) dans leur ligne de mire.
"L'Imodium enfants, délivré sur ordonnance pour ralentir la motricité intestinale chez l'enfant à partir de 2 ans, peut provoquer des syndromes pseudo-occlusifs en bloquant le transit et expose à des somnolences gênant la réhydratation (...). À éviter !", alerte le magazine. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l'Advilmed et le Nurofenpro sont également cités. Prescrits sans ordonnance pour le nourrisson dès 3 ans, ces médicaments courants pourraient favoriser l'apparition d'insuffisance rénale en cas de déshydratation importante chez l'enfant.
Quelles alternatives?
Que les parents se rassurent : tous les traitements pour enfants ne sont pas à proscrire et il existe plusieurs alternatives pour soigner efficacement les maux, sans abuser des médicaments. En cas de rhume, un sérum physiologique en dosette ou de l'eau salée en spray se révéleront amplement suffisants pour soigner les congestions nasales et la toux, préconise l'UFC Que Choisir.
Pour la fièvre, mieux vaut recourir à du paracétamol. "Elle fait peur, mais si le bébé ou l'enfant la supporte bien, il n'est pas forcément utile de la traiter. Si un médicament est nécessaire, le paracétamol (Doliprane, Dolko, Dafalgan pédiatrique) fait l'affaire, à condition de bien respecter la posologie", indique l'association.
Pour ce qui est des diarrhées, l'UFC Que Choisir rappelle de ne pas oublier le premier critère essentiel de prise en charge d'une diarrhée aiguë, à savoir la réhydratation, particulièrement importante chez l'enfant de moins de deux ans. Dans ce cas précis, il est préférable de privilégier les solutions de réhydratation orale (SRO). Quant aux autres douleurs (céphalées, maux de gorge, douleurs dentaires), l'étude recommande le paracétamol en premier recours.